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Les mêmes avertissements sanitaires et mentions légales pour l'Iqos

Les mêmes avertissements sanitaires et mentions légales pour l'Iqos
A l’occasion des Rencontres économiques d’Aix-en Provence, la Présidente de Philip Morris France Jeanne Pollès s’est exprimée le 8 juillet 2019 dans les colonnes de La Provence pour apporter son témoignage sur la nécessité pour des « groupes comme Philip Morris, La Poste, Total, ou encore Saint-Gobain, (qui) sont confrontés à une révolution de leur marché, (de) s’adapter pour ne pas disparaitre ». Cette « révolution de marché », à laquelle est confrontée Philip Morris International (PMI), correspond au durcissement des législations anti-tabac.

Les législations anti-tabac ont été mises en place par les Etats pour différentes raisons : d’abord car le tabac tue ses consommateurs de façon prématurée (75 000 par an en France, soit 200 morts par jour). Ensuite, le coût social du tabac est 8 fois supérieur aux recettes fiscales qu’il génère : en France, 130 milliards d’euros de dépenses assumées aussi par les 70% de non-fumeurs, contre 15 milliards d’euros de recettes. Enfin, le commerce parallèle de tabac occasionne des pertes fiscales de 3 milliards d’euros par an pour la France.

Il est délicat de tendre le micro à l’industrie du tabac car ce n’est pas un secteur d’activité comme les autres. Sa communication se voit d’ailleurs appliquer un cadre spécifique. Ainsi l’Article 5.3 de la Convention Cadre de Lutte-Anti-Tabac de l’Organisation Mondiale de la Santé affirme qu’ « en définissant et en appliquant leurs politiques de santé publique, en matière de lutte antitabac, les Parties veillent à ce que ces politiques ne soient pas influencées par les intérêts commerciaux et autres de l’industrie du tabac ».

L’industrie du tabac : un lobby pas comme les autres

La Présidente de Philip Morris France s’est d’ailleurs distinguée par des propos très durs sur la dangerosité de la cigarette traditionnelle, pointant les « 6000 produits chimiques (qui) sont absorbés par le consommateur ». Mais elle a également tenu à préciser que Philip Morris ne pouvait pas arrêter de commercialiser ses cigarettes seul. Cependant, si les industries du tabac sont convaincus que le produit qu’ils fabriquent et vendent tue ses consommateurs, pourquoi attendre ? Pourquoi continuer à envoyer dans le même temps en Afrique des cigarettes sur-dosées en nicotine ? Pourquoi continuer à ouvrir de nouvelles usines de cigarettes traditionnelles en Indonésie, ou créer de nouvelles marques, si le tabac tue ?

Il faut savoir que parallèlement Philip Morris International commercialise un nouveau produit, l’Iqos, c’est-à-dire du tabac chauffé, censé être moins nocif que la cigarette. Or, selon une étude lausannoise, « la fumée IQOS » contient « 84% de la nicotine présente dans la fumée des cigarettes conventionnelles ». On se souvient des campagnes de communication des années 50, avec les études sur les bienfaits du tabac, effectuées par des scientifiques réputés. Ou les recommandations de fumer aux femmes enceintes pour préserver leur ligne et faciliter l’accouchement…

Mêmes dangers, mêmes législations

Ce n’est pas la première fois, dans l’histoire du tabac, que l’innovation de ses produits est vendue comme un progrès sanitaire. Il y eut l’invention du filtre, puis des cigarettes “light”, une mention qui a été interdite car ces cigarettes se sont révélées tout aussi nocives. Aujourd’hui, il n’y a jamais eu autant de cancers du poumon chez les femmes. Le cancer étant considéré aujourd’hui comme la priorité numéro un par le nouveau Président de la Ligue contre le Cancer Axel Kahn dans Le Figaro du 11 juillet.

C’est pourquoi – comme le proposent les organisations de santé publique – les sticks et boitiers Iqos, Glo ou autres Ploom ainsi que leurs recharges, doivent comporter les mêmes avertissements sanitaires et mentions légales que les cigarettes traditionnelles. Dans les pays qui ont d’ores et déjà adopté le paquet neutre, c’est aussi dans des paquets neutres que doivent être commercialisés les sticks et leurs recharges. La traçabilité du tabac doit être également la même, et conforme au Protocole pour éliminer le commerce illicite de l’OMS. Comme le préconise le député Frédéric Barbier dans son Rapport de 2015 sur l’Avenir des buralistes, il faut appliquer les mêmes obligations à tous ces nouveaux produits.

Car il s’agit bien de tabac.



Source : La santé publique
voopoo

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