Les e-liquides mentholés seraient-ils toxiques pour les poumons ?

Vapoter ne serait pas sans risque particulièrement pour les amateurs de menthe.

Une étude récente parue dans le Respiratory Research, tend à montrer que les e-liquides mentholés utilisés dans les cigarettes électroniques apporteraient plus de microparticules toxiques que ceux sans menthol.

C’est grâce à « un robot de vapotage » que les chercheurs de l’université de Pittsburgh ont obtenu ces résultats. Ce dernier arrive à imiter la respiration humaine ainsi que les comportements du vapotage. Le robot, en outre, a réussi à définir la taille et le nombre de particules des produits par rapport à leur composition.

Après analyse des données de patients vapoteurs, il s'est avéré que les consommateurs de e-liquides mentholés respiraient moins profondément et avaient une capacité pulmonaire diminuée.

Ceci sans aucun rapport avec l’âge, le genre, la durée du tabagisme, de l’utilisation ou non de nicotine, de cannabis dans les e-liquides de vapotage.

Danger comparable à l’acétate de vitamine E

« De nombreuses personnes, surtout les plus jeunes, sont persuadées que vapoter est sans danger.

Mais même sans nicotine, les vapeurs contiennent des composants potentiellement dangereux pour les poumons », précise le Dr.

Kambez H. Benam, directeur de l’étude, professeur associé au département de médecine respiratoire, allergique et de soins intensifs, à l’Université de médecine de Pittsburgh.

« Ce n’est pas parce qu’un aliment est bon à manger qu’il est bon à inhaler », ajoute-t-il.

L’équipe du Dr. Benam avait montré dans une étude plus ancienne le côté toxique de l’acétate de vitamine E.

Même si des analyses complémentaires plus poussées sont souhaitables, les résultats de l’étude sous-entendent déjà que l’arôme menthe serait aussi dangereux que l’acétate de vitamine E.

Il développe des microparticules aptes à circuler profondément dans les poumons et rester coincées dans les voies respiratoires étroites et/ou collées aux parois des bronches et de la trachée

A noter que l’acétate de vitamine E avait été incriminée en 2019 dans la survenue de lésions pulmonaires, parfois mortelles, chez les vapoteurs aux États-Unis.

Les arômes responsables

« La cigarette électronique peut être une bonne alternative pour une personne qui essaie d’arrêter la cigarette. Mais il est important d’en connaître les risques et bénéfices avant de l’essayer », ajoute le Dr. Kambez H. Benam.

D’après les chiffres donnés par l’Institut national du cancer, en 2020 en France, 34,7 % des Français métropolitains l’ont déjà essayée, 5,4 % avouaient vapoter (contre 3,8 % en 2017) et 4,3 % l'utilisent au quotidien.

Le Comité national contre le tabagisme (CNCT) demandait le 13 février dernier l’interdiction des arômes dans les produits de vapotage en mettant en avant le fait de cibler et tenter les jeunes.

Nous ne pouvons cependant nous arrêter à une étude et un point de vue pour exclure les arômes mentholés du monde du vapotage. Voyons si d’autres rapports viennent étayer ces dires avant d’alarmer bon nombre d’adeptes de liquides au bon goût chlorophylle…