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En France, vers une taxe sur les mégots ?

En France, vers une taxe sur les mégots ?
Les fumeurs vont ils devoir payer une éco-contribution sur les cigarettes pour payer la dépollution des mégots ? Les industriels du tabac sont reçus ce jeudi par la secrétaire d’Etat en charge de la transition écologique. Ils ont trois mois pour proposer des solutions.

Les mégots, un fléau environnemental. Selon le gouvernement, 30 milliards seraient jetés chaque année, dont plus de 40% dans la nature. Un chiffre qui serait même minoré aux yeux des écologistes : Jean-Vincent Placé, président du groupe EELV au Sénat, estime plutôt que 70 milliards de mégots sont jetés chaque année. Lorsque l’on sait que ce bout de cigarette contient 4000 substances chimiques, on imagine aisément les conséquences néfastes pour l’écologie. "Un seul mégot contamine plusieurs centaines de litres d’eau et met plus de 10 ans à se dégrader", explique le ministère de la Transition écologique.

Face à ce sombre constat, Brune Poirson souhaite mettre les industriels du tabac face à leurs responsabilités. Elle recevra à ce sujet les fabricants de cigarettes, un par un, ce jeudi 14 juin. "J’attends des propositions claires d’engagements volontaires pour lutter contre ces nuisances dans un calendrier rapproché", a indiqué la secrétaire d’Etat dans un communiqué. Pour le moment, ce sont les collectivités qui sont chargées de collecter et trier ces déchets. Au bout du compte, c'est donc le contribuable qui paye la note. Les industriels du tabac vont-ils accepter de changer les choses ?

La menace d'une éco-participation

Le gouvernement ne compte pas vraiment leur laisser le choix. Une réunion est déjà programmée en septembre prochain "pour faire un point précis sur les actions envisagées. Le gouvernement à défaut d’engagements efficaces instruira le déploiement d’un dispositif de type 'responsabilité élargie des producteurs'", précise la secrétaire d'Etat en charge de la transition écologique.

En clair, il menace d'instaurer une éco-participation sur les cigarettes. Si l'Etat refuse de la nommer "taxe", il s'agit bien d'une contribution financière visant à payer le coût du recyclage et de la dépollution. Actuellement, les éco-participations sont modulables, c'est-à-dire que leur montant varie en fonction de l'impact environnemental. Elles apparaissent clairement sur les étiquettes en magasin, c'est notamment le cas pour les téléphones portables, les appareils ménagers ou encore les bouteilles en plastique. Pour le moment, le tabac y échappait mais le gouvernement envisagerait dorénavant de "taxer" un centime d'euro par paquet.

Cette solution avait été avancée en avril dernier, lorsque le ministère de la Transition écologique avait mis sur la table son plan pour l'économie circulaire. " Vous ne trouvez pas cela normal que ce soient les fumeurs qui payent pour la pollution qu’ils engendrent plutôt que l’ensemble de la société et l’ensemble des Français ?" questionnait sur BFM TV Brune Poirson. Le cigarettier Philip Morris France était alors monté au créneau dénonçant "une nouvelle taxe" qui allait accentuer "un peu plus encore la pression à la hausse sur les prix de vente au détail des produits du tabac, quelques semaines après des augmentations massives ". L'industriel reprochait également au gouvernement que les acteurs concernés n'aient pas été consultés.

Si le ministère de la Transition a rétabli les choses en organisant ces rencontres jeudi, rien n'assure que les fabricants n'aient de solutions à la hauteur. Dans un communiqué rendu public ce mercredi, le porte-parole de British American Tobacco Eric Sensi-Minautier a averti le gouvernement : "Ce n’est pas aux industriels, aux fumeurs ou aux citoyens de payer, par des taxes ou des impôts supplémentaires, le coût lié au traitement des mégots. Les incivilités commises par une minorité ne doivent pas porter préjudice à la majorité". L'éco-participation "déresponsabiliserait les consommateurs inciviques, sans régler le problème à sa source". Brune Poirson n'a pas tardé à répondre : "Ce serait les seuls industriels à s’opposer (à l'éco-participation) alors qu’ils sont à l’origine d’une très grande pollution ?" a-t-elle confié à nos confrères du Parisien. "Cela ne serait pas acceptable."

Des entreprises n'ont pourtant pas attendu pour prendre les devants, comme Terracycle qui recycle les mégots pour en faire des plaques utilisées comme substitut du bois mais aussi et surtout du plastique.


Source : LCI
voopoo

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