L'agence de santé néerlandaise veut une vape standardisée

Une agence du ministère néerlandais de la Santé propose de normaliser le vape, tant en termes de fonction que d'apparence, affirmant que réduire l'attrait et la facilité d'utilisation des produits contribuera à éliminer leur utilisation par les jeunes. Le plan est présenté dans un document publié en avril par l'Institut national de la santé publique et de l'environnement (RIVM).

Intitulé « Options pour réduire l'attrait de la cigarette électronique en régulant l'apparence et la fonctionnalité », le document explique que la diversité des produits de vape disponibles permet aux fabricants de cibler différents groupes de consommateurs en fonction de leurs besoins, de leur expérience et de leurs préférences personnelles. Cela encourage les fabricants à continuer de développer de nouveaux modèles pour attirer les nouvelles générations d'utilisateurs.

Selon le RIVM, les caractéristiques qui contribuent à l'attractivité incluent la discrétion, l'esthétique, les fonctionnalités technologiques, la commodité, la facilité d'utilisation, la modifiabilité et la livraison de nicotine. De plus, ces produits peuvent être utilisés pour des pratiques alternatives telles que la production de gros nuages de vapeur et le dripping, qui sont populaires parmi les adolescents et les jeunes adultes américains.

Le RIVM estime que les gens ne vapoteront pas des cigarettes électroniques inesthétiques. Il suggère qu'en rendant obligatoire une conception standardisée, ces caractéristiques attrayantes qui incitent les jeunes à consommer de la nicotine pourraient être éliminées.

« Il existe plusieurs approches pour standardiser la conception des appareils de cigarettes électroniques », note l'agence, « et des recherches supplémentaires sont nécessaires pour déterminer quelles caractéristiques réduisent le plus l'attrait de la cigarette électronique pour les jeunes ».

Une option pourrait consister en une conception simplifiée, sans caractéristiques esthétiques sophistiquées, sans fonctionnalités modifiables ni paramètres réglables. L'apparence serait similaire à celle des premières générations de cigarettes électroniques. De tels dispositifs seraient moins attractifs pour les jeunes novices en nicotine, mais pourraient convenir aux fumeurs cherchant à passer à la cigarette électronique.

Cette « conception standardisée simplifiée » respecterait également les exigences néerlandaises concernant l'apparence des cigarettes traditionnelles, incluant des dimensions standard, du papier blanc non imprimé et une pointe blanche ou imitation liège.

Le RIVM propose également que les régulateurs envisagent de réduire encore plus l'attrait des cigarettes traditionnelles et des cigarettes électroniques en leur attribuant une couleur foncée et/ou en y apposant des avertissements sanitaires imprimés.

Le plan de standardisation des vapes du RIVM s'aligne sur les recommandations de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), qui conseille d'interdire les caractéristiques attractives et/ou promotionnelles telles que les couleurs, de réguler les fonctionnalités permettant à l'utilisateur de manipuler le produit, et de limiter l'influence de la puissance sur la délivrance de nicotine et de substances toxiques.

Ni le RIVM ni l'OMS ne prennent en compte la possibilité que les consommateurs de vapes ignorent les produits approuvés par le gouvernement et se tournent vers le marché noir, comme cela a été observé dans d'autres régions ayant interdit les arômes ou restreint d'autres caractéristiques des produits.

Bien que le RIVM avertisse que les fabricants pourraient « contourner les restrictions de conception en commercialisant et en utilisant des manchons colorés pour recouvrir les appareils », il ne reconnaît pas la possibilité d'un développement rapide d'un vaste marché illicite, permettant à des revendeurs non autorisés de répondre à la demande de vapes fonctionnelles.

Le RIVM est la même agence qui a établi une liste d'ingrédients autorisés pour les e-liquides incluant des cancérogènes connus, ce qui a conduit le gouvernement à repousser d'un an son interdiction prévue des e-liquides arômatisés.