Le 28 juin dernier, l’organisation britannique Action on Smoking and Health (ASH) a été entendue sur la vape durant la session d’actualité de la commission de la santé et des affaires sociales.
ASH a pointé du doigt la nonchalance du gouvernement face aux alertes émises ces dernières années quant à l’augmentation du vapotage chez les adolescents et ses demandes pour une réglementation plus sévère des
cigarettes électroniques.
Les choix possibles pour diminuer l’accès aux produits du vapotage doivent être examinés par les membres de la commission.
Y figurent déjà l’interdiction ou la limitation des produits attractifs par leurs
e-liquides aromatisés ou leurs couleurs vives et les pratiques de marketing qui polarisent l’attention des enfants et des jeunes.
Une application ciblée des interdictions sur les ventes aux moins de 18 ans et des augmentations de prix sont aussi à l’étude.
Deborah Arnott, directrice générale d’ASH, le Dr Helen Stewart, responsable de la protection de l’enfance au Collège royal de pédiatrie et de santé infantile et Laranya Caslin, directrice de l’Académie St George, Sleaford ont été auditionnées le 28 juin.
Face à elles, des représentants de l’industrie du vapotage ont été écoutés : John Dunne, directeur général de la UK Vaping Industry Association et Marcus Saxton, président de l’Independent British Vape Trade Association.
Le président de la commission de la santé et des affaires sociales, Steve Brine, a reconnu que si le vapotage est bénéfique pour ceux qui veulent cesser la cigarette, la commission est inquiète par les pratiques commerciales de l’industrie de la vape.
ASH supplie ainsi le gouvernement britannique à prendre des mesures pour contenir l’accessibilité facile, le tarif très abordable, l’attrait et la publicité prônant des produits de vape surtout à destination des enfants.
L’organisation argumente aussi qu’une réglementation plus stricte pour les produits du tabac est également essentielle pour baisser le vapotage des jeunes.
D’après une étude réalisée sur 35 pays européens il a été établi que plus les réglementations sur le tabac sont dures, plus les taux de vapotage chez les jeunes sont faibles.
ASH demande donc au gouvernement britannique de ne pas oublier son souhait d’arriver à une génération sans tabac pour 2030.
ASH a donc exposé au Comité ses trois principales recommandations à l’adresse du gouvernement :
- Mettre en place une taxe d’accise de 5 livres sterling sur les puffs, dans le but de les rendre moins abordables financièrement pour les enfants.
- Prohiber les marques qui attirent les enfants avec des couleurs vives, des noms attrayants ou encore des personnages de dessins animés figurants sur les emballages.
- Interdire la publicité des produits du vapotage dans les magasins en mettant les cigarettes électroniques hors de vue et hors de portée des enfants.
D’après les données d’ASH, le taux de vapoteurs réguliers chez les 11-17 ans a augmenté de 0.6 % en 2014, à 3.1 % en 2022 et 3.7 % en 2023, même si la vente de cigarettes électroniques aux mineurs est interdite dans le pays.
Le pourcentage de jeunes de 11 à 17 ans qui ont essayé une vapoteuse au moins une fois durant l’année écoulée est passé de 5.6 % en 2014 à 7.7 % en 2022 et 11.6 % en 2023.
La consommation expérimentale a donc doublé en un an.
Cette hausse est principalement causée par l’essor de la puff. 7 jeunes vapoteurs sur 10 avouent s’en servir « juste pour l’essayer » mais aussi « pour rejoindre d’autres personnes qui l’utilisent » ou encore pour tester les arômes proposés. La raison « j’essaie d’arrêter de fumer » arrive en dernier…