Une grande partie des shops spécialisés dans la vente de produits de vapotage risquent de fermer dans les six mois après l’adoption de la loi sur la suppression des arômes, juge un propriétaire très amer par le choix du gouvernement Legault.
Le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, a présenté le projet de règlement pour mieux encadrer l’industrie de la cigarette électronique. La vente de produits de vapotage d’une autre saveur que le tabac sera interdite !
« Les magasins vendent 80 % des produits aromatisés. Nous n’aurons plus de revenus suffisants pour fonctionner. Nous allons fermer. L’industrie ne survivra pas. Je m’attends à voir 75 % des magasins disparaître d’ici six mois après la loi », précise le propriétaire du magasin eVape de Sorel-Tracy et Contrecœur, Manuel Lavallée.
Pour lui, l’attrait de la vape chez les jeunes ne sera pas résolu ainsi. Hier, les adolescents se procuraient déjà des cigarettes, du tabac de différentes façons. Il en sera de même aujourd’hui avec le vapotage. Achetés par le biais d’amis plus âgés, en contrebande, les produits seront toujours vendus…
Achat en ligne
« L’achat en ligne est extrêmement facile dans une province voisine. Vous allez en ligne et c’est livré le lendemain. Nous ne résolvons absolument pas le problème avec les jeunes. Les jeunes dans les cours d’école ne fument pas de cigarettes traditionnelles. Ils vapotent. Ce n’est pas parfait, mais ça s’améliore », martèle M. Lavallée, qui reconnaît que les jeunes vapent très souvent des produits avec nicotine.
Il assure également devoir répondre à des règles très strictes pour des entreprises comme la sienne.
« Les jeunes ne viennent pas. Sauf qu’on trouve partout des produits de vapotage dans les dépanneurs. En Ontario, les
cigarettes électroniques sont réservées aux boutiques de vapotage uniquement. L’accessibilité est réduite et leur modèle est intéressant. C’est la meilleure méthode à mon avis ».
Mais au Québec les magasins spécialisés n’ont pas le droit de vendre en ligne.
Comme certains de ses clients, Manuel Lavallée désapprouve la décision du ministre de la Santé. « J’ai fumé pendant 19 ans. Je vape la pastèque ! Je ne veux pas que ça goûte la cigarette. Je veux m’en éloigner. C’est la réduction des risques » souligne t-il.
En point presse, le ministre Christian Dubé a indiqué que le règlement aura quatre mesures. Outre éliminer les saveurs dans les produits de vapotage, le Québec veut aussi baisser la capacité des réservoirs et des capsules, le volume des contenants de recharge pour les
e-liquides de vapotage.
Le gouvernement veut tout simplement que les produits de vapotage soient moins attractifs. La Coalition québécoise pour le contrôle du tabac a quant à elle approuvé cette annonce.