Dans le Minnesota, un premier procès s’est ouvert contre les campagnes publicitaires de Juul, leader du marché de la cigarette électronique.
L’entreprise est dans le collimateur de l’État qui l’accuse d’accoutumer les jeunes à consommer ses produits nocifs pour la santé.
Juul est de nouveau dans la tourmente
Le premier procès, qui devrait durer 3 semaines, contre le leader du marché des
cigarettes électroniques aux Etats-Unis vient de débuter.
Juul est accusé par le gouvernement de cet État de se lancer dans des campagnes publicitaires qui attirent les jeunes de manière illégale.
Il s’appuie sur la loi contre la nuisance publique, son interprétation s’est élargie avec le temps.
Initialement utilisée compenser des dégâts matériels, elle l’est désormais aussi pour obtenir des dommages-intérêts face à des problèmes sociaux comme le tabagisme.
Plus 50 % de consommation chez les élèves de première
Keith Ellison, procureur général du Minnesota a été le premier à se lever contre ces techniques marketing en faisant appel à cette loi en 2019 pour démarrer l’instruction qui a abouti à ce procès.
Juul y comparaît avec la société Altria, son ancien gros investisseur, qui est accusé d’avoir augmenté le nombre de publicités incitant les jeunes à la consommation de ces cigarettes électroniques.
L’existence de produits aux saveurs sucrées tel que la mangue ou les bonbons, la présence de mannequins jeunes dans les publicités de Juul ainsi qu’une promotion sur les réseaux sociaux sont aussi pointées du doigt.
Initialement mise en avant comme une alternative plus saine que la cigarette et aidant à
arrêter de fumer, la cigarette électronique provoquerait un problème de santé publique et une inversion de la tendance à la baisse de la consommation de nicotine chez les jeunes, selon les autorités sanitaires du Minnesota.
Il évoque un doublement du vapotage des collégiens de 4e, et un accroissement de 50 % pour les lycéens de première.
Juul n’en est pas à ses premières poursuites
Des poursuites avaient déjà été lancées contre le fabriquant de cigarettes électroniques.
Une enquête portant déjà sur ses pratiques publicitaires a duré deux ans pour s’achever en septembre 2022 par un accord à l’amiable entre Juul et 37 États au terme duquel
Juul s’est engagée à verser la somme de 442,5 millions d’euros.
Au début des poursuites, le leader du secteur avait déjà pris l’initiative d’arrêter toute publicité, de stopper la vente de recharges aromatisées et de relever l’âge minimum d’achat à 21 ans.
La défense de Juul argue que l’entreprise est déjà taxé par l’État pour la lutte contre le tabagisme.
Selon elle, l’État n’allouerait qu’une faible part de ces moyens financiers à la lutte contre le tabagisme et serait donc responsable de cette augmentation de la consommation de cigarette électronique chez les jeunes.