Les défenseurs du vapotage craignent que les pays membres de la Convention-Cadre pour la Lutte Antitabac (CCLAT) ne recommandent des règlements restrictifs sur le vapotage, alors qu’ils vont se réunir virtuellement en novembre pour la réunion biennale de l’organisme signataire du traité...
En vigueur depuis 2005, la CCLAT est un traité des Nations Unies créé sous l’autorité de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).
La grande réunion des 180 pays membres de la CCLAT qui se tient tous les deux ans s’appelle la Conférence des Parties. Celle de novembre prochain sera la neuvième, la COP 9.
La CCLAT a annoncé au mois d’août, qu’elle présenterait des informations générales, comme par exemple le rapport de l’OMS financé par Bloomberg Philanthropies sur le vapotage et d’autres nouveaux produits de nicotine, à la réunion en ligne à venir.
Le débat complet sur le
vapotage et les produits contenant de la nicotine sera quant à lui mis à l’ordre du jour de la réunion de la COP10 en 2023.
Mais il est possible qu’un pays membre propose de tenir immédiatement le débat sur le vapotage vu que ces réunions sont toujours secrètes et que le public et la presse en sont exclus.
Cette discussion ne pourrait avoir lieu que sur la base des éléments de preuve choisis par l’OMS, si un autre pays ne s’y oppose pas.
En conséquence, la New Nicotine Alliance (NNA) du Royaume-Uni, l’un des plus anciens groupes de défense des droits des consommateurs de nicotine au monde, a pris la mesure inhabituelle de lancer un appel à l’action pour les vapoteurs britanniques et les autres utilisateurs de produits contenant de la nicotine.
Elle les exhorte à interpeller leurs députés pour leur demander deux choses :
- Qu’ils écrivent à la nouvelle secrétaire à la Santé, Maggie Throup, et « insistent pour que la discussion de fond sur les produits contenant de la nicotine à risque réduit ne soit pas discutée à la réunion virtuelle de la COP9 en novembre, mais soit plutôt reportée à la COP10 de 2023 ».
- Qu’ils demandent à Madame Throup d’ordonner à la délégation britannique de la COP9 « de proposer la création d’un groupe de travail sur la réduction des méfaits du tabac pour la COP10 ».
Les
vapoteurs trouveront, dans l’appel à l’action de la NNA, des points de discussion et des suggestions utiles à soumettre à leur député.
Le fait que la NNA soit suffisamment préoccupée pour demander une action immédiate devrait servir de signal d’alarme aux vapoteurs britanniques, dont certains sont complaisants à propos de la position du gouvernement britannique sur le vapotage.
Pour illustrer cela, la NNA affirme que les décisions prises à la COP9 « ne peuvent pas être simplement annulées par les politiciens ».
De plus, elle ajoute que « Toute décision de la CCLAT signifie que tous les gouvernements participants ont donné leur consentement à cette décision. »
Pour la NNA, la meilleure façon de prévenir les restrictions sévères sur les produits à faible risque de nicotine est d’exiger que la délégation britannique de la COP9 s’y oppose avant qu’elles ne soient proposées.
La CCLAT s’est fermement opposée à la réduction des méfaits du tabac dans les faits alors qu’elle est précisément désignée comme un pilier de la lutte antitabac dans son traité fondateur...
Par exemple, le Secrétariat de l’organisation qui dirige le programme, s’oppose farouchement au vapotage et à l’utilisation d’autres produits de consommation contenant de la
nicotine.
Par ailleurs, les idéologues américains contre le vapotage, dont beaucoup sont affiliés ou financés par Bloomberg Philanthropies, ont une grande influence auprès de ce même secrétariat alors que les États-Unis ne sont pas signataires de la CCLAT.
Plus tôt cette année, le Groupe parlementaire multipartite sur le vapotage (APPG) (groupe d’étude du Parlement britannique sur le vapotage), a exhorté la délégation de la COP9 du Royaume-Uni à contester la position de l’OMS et de la CCLAT sur le vapotage.
Le rapport du APPG recommandait que le Royaume-Uni « envoie à la COP9 une délégation équilibrée de fonctionnaires et d’experts qui inclut des partisans d’une politique fondée sur des données probantes et de la réduction des méfaits ».
Les députés du APPG ont également recommandé que la délégation de la COP9 du Royaume-Uni « établisse un groupe de travail chargé d’examiner la science et les données probantes pour les produits nouveaux et émergents ».
L’ APPG fait remarquer que la création d’un tel groupe de travail « oblige le Royaume-Uni à mettre la proposition sur la table et à demander aux autres Parties gouvernementales de l’appuyer sur la base des données scientifiques solides sur lesquelles le Royaume-Uni fonde ses décisions ».
La proposition du groupe de travail est très importante pour la NNA, parce que sans ce groupe, les décisions de la COP10 sur les lois et règlements recommandés sur le vapotage seront fondées uniquement sur les preuves biaisées contenues dans les rapports de l’OMS.
La NNA ajoute que « Au Royaume-Uni, nous ne sommes pas à l’abri d’une réglementation nuisible à l’égard du vapotage et d’autres produits contenant de la nicotine à risque réduit », cela peut se propager très rapidement au-delà des frontières.
Nous ne devons pas présumer que l’acceptation politique actuelle du vapotage au Royaume-Uni est coulée dans le béton et ne changera jamais.
Les choses peuvent aller rapidement dans la mauvaise direction en politique, surtout si les politiciens estiment qu’elles sont une aberration pour un consensus mondial ».
Dans l’appel à l’action il est aussi précisé qu’Il ne s’agit pas seulement de protéger les vapoteurs au Royaume-Uni.
Pour finir, la NNA déclare : « La Grande-Bretagne a l’obligation morale de défendre ses politiques de réduction des méfaits qui ont si bien réussi à réduire le tabagisme à la maison. Nous devrions encourager d’autres pays à suivre notre exemple.
Plutôt que de taxer, d’interdire les saveurs ou d’interdire carrément les
cigarettes électroniques, le monde devrait suivre l’exemple britannique, et non pas essayer de l’entraver, afin de réduire les décès liés au tabagisme. »