Cette campagne du
#MoisSansTabac sera d’autant plus difficile à mener à bien que, comme la plupart des campagnes de santé publique, son succès repose en grande partie sur les relais de proximité via des événements organisés par les associations et par la mobilisation des professionnels de santé. Or les rassemblements publics sont interdits et les professionnels de santé ont d’autres chats à fouetter.
Ce n’est pourtant pas le moment de baisser les bras sur les messages de prévention, rappellent les addictologues. « Les
fumeurs sont plus à risque de formes graves de Covid », rappelle le Pr Ivan Berlin, en charge d’une consultation en tabacologie à la Pitié-Salpêtrière à Paris.
Les messages de prévention devraient notamment aborder le contexte actuel et le mal-être ambiant, insiste le Pr Pierre Lombrail, professeur émérite de santé publique: « difficile de faire un Mois sans tabac comme si de rien n’était, alors que n’arrêtent pas de pleuvoir les restrictions ».
En revanche, pourquoi ne pas insister sur l’opportunité de cette obligation de rester chez soi, pour se libérer d’une addiction et éviter de l’imposer à ses proches ?
Mais, au final, aucun observateur ne croit vraiment au succès de cette campagne 2020. D’autant qu’elle doit faire face à un ultime handicap : le manque de confiance.
Aujourd’hui, suite à la gestion erratique de l’épidémie, les Français se méfient de la parole publique. « Et cela va sans doute avoir des répercussions sur tous les actes de prévention, que ce soit l’
arrêt du tabac sur les dépistages de cancer ou les vaccinations, pour lesquels la confiance est primordiale », s’inquiète François Alla.
Source : Le monde du tabac
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