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L'Anses relève des anomalies et des substances interdites dans les eliquides

L'Anses relève des anomalies et des substances interdites dans les eliquides
L'Anses publie une étude passant en revue la composition des 33.000 produits de vapotage sur le marché. Et relève des anomalies.

“Incontestablement nocives”, selon l’OMS, ou “préférables aux cigarettes” comme l’affirment certains tabacologues ? Dix ans après la commercialisation des produits de vapotages, très peu d’études scientifiques ont réellement évalué la toxicité des cigarettes électroniques. Alors, toxiques, ou pas toxiques ? C’est la question à laquelle l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) tente de répondre avec la publication ce mercredi 28 octobre d’une étude passant en revue la composition des 33.000 produits de vapotage en vente sur le marché. Avec comme base de travail, les déclarations des fabricants de cigarettes électroniques.

Depuis 2016 en effet, ces derniers ont l’obligation de déclarer certaines informations relatives à la composition, aux émissions, à la toxicité, ou encore au volume des ventes avant de les commercialiser. Entre 2016 et juin 2020, plus de 1200 substances ont été référencées pour les produits de vapotage par l’agence.

Pour rappel, les produits de vapotage désignent les produits, y compris les cartouches et les réservoirs, qui peuvent être utilisés au moyen d’un embout buccal pour la consommation de vapeur contenant de la nicotine. Trois éléments composent une cigarette électronique : un atomiseur, une cartouche d’e-liquide et une batterie.

Les deux tiers des données de composition sont manquantes

Premier constat de l’étude : deux tiers des informations communiquées par les fabricants manquent. “Les fabricants se cachent derrière les arômes pour ne pas communiquer tout le contenu de leurs produits. Le parfum au tabac par exemple, barbe à papa, bonbon caramel ou banane ne suffisent pas à montrer la composition exacte d’une substance”, relève Benoît Labarbe, en charge de l’étude. Des données d’autant plus importantes que 49% des Français sondés utilisent plus d’une saveur dans leur cigarette électronique, avec une préférence pour les saveurs fruits et tabac.

L’agence a également mis en évidence des non-conformités supérieures au seuil réglementaire pour certaines cigarettes, ou une concentration trop élevée en nicotine dans certains produits de vapotage. La réglementation autorise aujourd’hui une teneur moyenne d’environ 6 mg/ml, ce qui correspond à un taux de nicotine faible.

Présence de substances cancérigènes

Pire, certains produits contiennent des additifs “CMR” c’est à dire cancérogènes, mutagènes (produit chimique qui induit des altérations de la structure ou du membre de chromosomes des cellules) ou toxiques pour la reproduction. La proportion de substances CMR est néanmoins très faible, de 3,5% entre 2019 et 2020, contre 4,2% entre 2016 et 2017. Par ailleurs, 0,06% des produits de vapotage sur le marché contiennent au moins une substance interdite, que ce soit de la caféine, de la vitamine ou de la taurine, contre 0,02% entre 2016 et 2017. À titre de comparaison, 0,4% des produits de tabac contiennent un ingrédient CMR entre 2019 et 2020, et 0,19% comportent un ingrédient interdit.

Ces chiffres montrent que plusieurs industriels se sont mis en règle entre 2017 et 2019, conformément à la directive européenne 2014/40 entrée en vigueur en 2016 et à l’article L.3513-7 du Code de la santé publique, qui interdit les produits présentant des risques pour la santé dans les produits de vapotage. Rappelons toutefois que la présence de CMR ne va pas automatiquement de pair avec une toxicité du produit, ni même un risque pour la santé : ces derniers dépendent du taux d’exposition et de la quantité.

Une liste exhaustive est disponible pour le consommateur

Autre élément notable mis en avant par l’Anses, la pratique du “Do it yourself”, “faites le vous-même” en français, prend de l’ampleur. Un tiers des vapoteurs déclarent fabriquer exclusivement ou souvent leur e-liquide, dont plus de 60% pour des raisons économiques. “C’est intéressant parce que l’on connaît les risques autour de cette pratique. Les Français ne connaissent pas toujours le contenu exact de ce qu’ils mettent dans leur cigarette électronique, La cartographie que nous avons réalisée ne correspond donc pas forcément à la réalité du marché”, a déclaré Benoît Labarbe.

Mais que deviennent toutes ces données ? “Le but est d’exercer une pression positive sur le fabricant en les exhortant à se mettre en règle, note Jérôme Labarbe. Nous informons également les autorités qui peuvent ensuite se prononcer sur des interdictions de mise en vente”. Les informations récoltées sont également rendues publiques sur le site de l’Anses. Résultat, un vapoteur peut désormais consulter la liste exhaustive de tous les produits de vapotage et de leur composition mise en ligne par l’Anses pour connaître les risques des produits. Il peut ainsi regarder si l’agence a relevé des écarts dans la déclaration du fabricant pour un produit donné. Et Benoît Labarbe de conclure : “À plus long terme, on peut également imaginer que des développeurs d’application s’emparent des données pour mettre en place un système de scan et de tri des produits de vapotage”. À l’instar de Yuka, cette application de scan des aliments lancée par trois Français, qui a bousculé la grande distribution ces dernières années.


Source : Huffpost
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