Alors que les compagnies de tabac soutiennent sans cesse que vapoter aide à arrêter de fumer, un nouveau sondage tend plutôt à démontrer le contraire : 20% des jeunes qui ont adhéré à cette mode se sont ensuite mis à fumer la cigarette.
«Nous jetons des décennies de contrôle fructueux du tabac par la fenêtre en créant une toute nouvelle génération de dépendants à la nicotine», a dénoncé par communiqué le Dr Andrew Pipe de la Fondation des maladies du cœur et de l'AVC, qui a commandé ce sondage.
Cette étude révèle par ailleurs que la
cigarette électronique crée une dépendance. Près de 60% des 16 à 24 ans qui vapotent ont essayé d’arrêter, en vain.
Il faut dire que presque tous (92%) insèrent dans leur vapoteuse un
e-liquide qui contient de la nicotine, la substance addictive qui est aussi présente dans la cigarette.
S’ils peuvent moduler leur dose de nicotine, ils choisissent quand même en grande majorité les produits avec la plus forte concentration possible, soit entre 50 et 60 mg/ml. Dans l’Union européenne, une telle proportion de nicotine est interdite, la limite étant fixée à 20 mg/ml.
Mais il n’y a pas que la nicotine qui rend accros les jeunes au
vapotage : les saveurs y sont aussi pour beaucoup.
Neuf sondés sur 10 reconnaissent qu’ils sont devenus des adeptes parce qu’ils étaient au départ attirés par les arômes. Ce goût agréable associé au vapotage retient 90% des jeunes de laisser tomber leur machine.
Hausser le ton
Ces résultats ont été récoltés auprès de 1871 jeunes dans cinq provinces du Canada anglais, mais il est fort possible que la réalité ne soit pas si éloignée au Québec.
Le gouvernement provincial a un peu durci la loi l’an dernier à propos des cigarettes électroniques, mais les saveurs sont toujours légales.
Le Dr Mohammed Al-Hamdan, qui a dirigé cette étude, croit que c’est à Ottawa d’adopter des mesures pour mettre fin à cette tendance.
«Ces mesures comprennent l'adoption par le gouvernement fédéral d'un ensemble de politiques rigoureuses, notamment une interdiction complète des arômes, une taxe d'accise et une limite des teneurs en nicotine», a énuméré celui qui est également directeur des initiatives sur la santé à l'Association pulmonaire de la Nouvelle-Écosse.
Source : Journal de Montréal