Grâce à la base de données de l’Organisation mondiale de la santé, des résultats ont pu être observés pour 52 pays à travers le monde. Les taux de mortalité ont été calculés par tranche de 100 000 années vécues par la population d’un pays afin d’harmoniser les différences d’espérance de vie. De manière générale, le nombre de décès devrait passer de 11,2 mortes pour 100 000 années à 16 en 2030.
La « culture » occidentale du
tabac.
Le taux de mortalité le plus important concernera l’Europe, l’Océanie, puis le continent Américain et l’Asie. Le docteur Jose Martinez-Sánchez, épidémiologiste et auteur principal de l’étude, explique : « Différentes chronologies ont été observées dans l’épidémie de tabac à travers le monde ». L’augmentation de ce taux concerne en premier les pays à haut PIB. C’est d’abord en Europe que les lobbies du tabac ont trouvé une clientèle mixte fidèle: « Il était socialement accepté pour une femme de fumer en Europe et en Océanie bien avant que l’habitude se propage en Amérique et en Asie, ce qui reflète pourquoi les taux de mortalité liés au cancer du poumon sont plus élevés ».
Une prévention indispensable
À l’inverse, d’ici à 2030, le taux de mortalité lié au cancer du sein devrait diminuer, passant de 16,1 à 14,7 pour 100 000. Ces estimations sont le reflet de meilleurs programmes de dépistage et de l’avancement des traitements du cancer du sein, mais elles rappellent aussi le retard dans la détection du cancer du poumon, souvent faite à des stades très avancés.
L’augmentation de l’utilisation des
cigarettes électroniques voudrait faire croire à une inversion des prédictions, mais les chercheurs impliqués dans l’étude affirment que les preuves qu’elles soient de outils d’arrêt du tabac sont « contradictoires et peu abondantes ».
Le moyen le plus efficace de réduire le nombre de cancers reste la prévention, pour éviter que de nouvelles personnes commencent à fumer. À mesure que les lois se font plus restrictives en Europe et ailleurs, les compagnies de tabac se concentrent plutôt sur les pays en développement. La mortalité liée au tabac devrait donc croître de manière globale. « Si on ne met pas en place des mesures pour réduire la consommation de
cigarettes, le cancer du poumon va augmenter et ce à travers le monde », affirme le docteur Jose Martinez-Sánchez.
Source : Paris Match
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