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Philip Morris a minimisé les ressorts de l'addiction au tabac

Philip Morris a minimisé les ressorts de l'addiction au tabac
Les positions publiques de Philip Morris sur la dépendance au tabac jusqu'en 2006 ne reflétaient pas toutes ses connaissances en matière d'addiction, affirme une étude américaine basée sur des documents internes à la multinationale.

Des chercheurs de l'Université de Californie à San Francisco (UCSF) ont comparé une sélection de documents internes d'Altria (anciennement Philip Morris Companies) avec des déclarations publiques de la multinationale relatives aux facteurs d'addiction à la cigarette.

Et selon l'étude publiée mardi dans la revue scientifique américaine PLOS Medicine, ces documents, qui datent du début des années 1990 jusqu'à 2006, contredisent directement la position publique du géant du tabac.

Caractère "multidimensionnel" de la dépendance

Philip Morris admet depuis 1998 que les cigarettes créent une dépendance.

Mais alors que la position officielle de la multinationale était de désigner la nicotine comme le principal -voire le seul- facteur d'addiction au tabac, l'analyse des documents réalisée par les chercheurs de l'UCSF révèle que les équipes scientifiques de Philip Morris ont commencé à reconnaître en privé le caractère "multidimensionnel" et "complexe" de la dépendance au tabac dès le début des années 2000.

"Au moins jusqu'en 2006, [l'entreprise] avait compris que la nicotine n'était qu'un élément de l'addiction à la cigarette parmi d'autres facteurs sociaux, environnementaux ou psychologiques", ont expliqué à la RTS Jesse Elias et Pamela Ling, deux des auteurs de l'étude.

La plupart des organismes de santé publique considèrent aujourd'hui que des éléments associés au tabagisme comme voir une publicité pour des cigarettes, passer du temps avec des amis fumeurs, etc. peuvent aussi entretenir la dépendance.

Opposition à certaines politiques

D'après les auteurs de l’étude, Philip Morris aurait délibérément présenté la nicotine comme le seul facteur d'addiction à la cigarette afin de ne pas encourager les politiques orientées précisément vers ces facteurs sociaux et environnementaux (restrictions publicitaires, hausses d'impôts, paquets neutres, messages d'avertissement sur les paquets de cigarettes...).

Pour les scientifiques de l'UCSF, cette stratégie permettrait également à Philip Morris de promouvoir ses nouveaux produits "à risque réduit" contenant de la nicotine, comme sa cigarette chauffée iQos, conçue à Neuchâtel.

"Nos points de vue correspondent à ceux des organismes de santé"

Contacté par la RTS, le géant du tabac a souligné que "dans sa grande majorité (l’étude) fait référence à nos anciennes sociétés mère et sœur, Altria Group Inc. et Philip Morris USA, et non à Philip Morris International".

Le porte-parole du siège vaudois de la multinationale a réfuté "la qualification que (l’étude) fait de notre position": "nous avons toujours été clairs sur le fait que la nicotine (...) n'est qu'une des raisons pour lesquelles les gens fument (...). Nos points de vue sur la nicotine et la dépendance correspondent à ceux des principaux organismes de santé à travers le monde".

L’entreprise assure par ailleurs "préconiser publiquement la mise en place de politiques globales qui encouragent les millions de personnes qui autrement continueraient à fumer à opter pour de meilleures alternatives".


Source : RTS
voopoo

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