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Maintenant, il faut être riche pour fumer et je n'ai plus les moyens

Pour eux, cela aura été le déclencheur qui les a poussés à s’arrêter. Alors que les prix du tabac ont repris le chemin de la hausse en France avec une augmentation de 30 centimes par paquet en novembre et d’un euro début mars, les ventes chez les buralistes ont fondu de près de 20% le mois dernier. Et ce n’est qu’un début puisque le gouvernement entend porter à 10 euros le prix de 20 cigarettes à l’horizon 2020, contre 8 euros aujourd’hui.
Résultat, plusieurs internautes ont témoigné, dans et appel ainsi que sur la page Facebook de 20 Minutes, avoir pris la décision de ne plus fumer à l’image de poopie200 : « J’ai arrêté de fumer il y a huit mois, j’ai voulu anticiper la hausse ! Maintenant il faut être riche pour fumer et je n’ai plus les moyens. Pour m’aider je me suis mise à la cigarette électronique. J’ai commencé à 12mg de nicotine et là je suis à 6mg. Je passerai bientôt à 0mg. Le plus dur sera d’arrêter la vapote car je sens bien que c’est le geste de fumer qui me manque le plus. Mais bon, niveau finances, ça me coûte en moyenne 50 euros par mois contre 200 euros avant. »

600 euros d’économie !

Julie pour sa part a décidé d’arrêter au 1er janvier. À la clef, environ 90 euros d’économie par mois pour celle qui fumait trois paquets par semaine depuis sept ans. Comment a-t-elle fait ? « J’ai commencé par prendre des pastilles à base de nicotine vendues en pharmacies. Puis au bout de deux semaines le geste de fumer me manquait alors j’ai acheté une cigarette électronique avec 4mg de nicotine. Ça m’a très vite permis de passer à des eliquides sans nicotine, juste pour garder le geste. Et au bout d’environ trois semaines de cigarette électronique sans nicotine, j’ai arrêté définitivement. Et aujourd’hui cela ne me manque plus », explique cette internaute.

Ce n’est pas le cas d’Henriette : « L’envie est toujours là, mais je tiens bon ! Je fumais presque deux paquets par jour… mais l’augmentation des prix a suffi à me faire arrêter le tabac. »

C’est aussi « l’argument financier » qui a incité Amelluna à décrocher : « Furieuse déjà de voir partir 50 euros sur mon salaire à cause de la hausse de la CSG, je me suis dit que j’engraissais suffisamment l’Etat avec mes impôts directs et indirects, et qu’en fumant, je lui donnais 300 euros par mois. Ce fut le déclic. Patchs, hypnose. Deux mois sans fumer et sans manque, sans grossir, et 600 euros d’économie ! »

Sachez d’ailleurs que pour arrêter de fumer, les remboursements des substituts nicotiniques atteignent désormais 150 euros par an et par assuré. Résultat, la demande pour ces produits explose. 2,7 millions de traitements ont été enregistrés l’an dernier, 600.000 de plus qu’en 2016, du jamais vu depuis 17 ans, selon les chiffres de l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT).

Le tabac à rouler, c’est moins cher

Malgré tout, pas toujours facile de se passer du tabac comme pour Tatortettortuas qui a réussi à diminuer sa consommation sans pouvoir s’arrêter « d’un coup de baguette magique ». « Si je fume, c’est bien à cause du stress, de l’impression d’avoir une vie de misère, et la hausse du prix ne fait qu’aggraver ce sentiment d’exclusion. Le fossé se creuse encore un peu plus entre ceux qui ont beaucoup d’argent et ceux qui en manquent », déplore cet internaute. D’autres ont décidé de se passer de cigarettes, mais ont opté pour du tabac à rouler, moins cher. « J’en ai pour 30-40 euros par mois », explique Fany.

« On n’est pas fous », on achète à l’étranger

Cependant, il ne faut pas croire que la chute des ventes de tabac chez les buralistes dans l’hexagone a entraîné une baisse de consommation dans la même proportion. Acheter son tabac à l’étranger, là où les prix sont moins élevés, est plus que jamais monnaie courante à en croire les nombreux témoignages recueillis par 20 Minutes.

La hausse des prix n’a par exemple pas incité Fanny à s’arrêter : « J’ai simplement la chance d’avoir mon compagnon qui va beaucoup du côté des frontières pour son métier donc il en prend en Espagne ou Italie. On n’est pas fous. »

Pour Philippe Coy, président de la Confédération des buralistes, interrogé par Les Echos, « le marché parallèle pèse déjà 25 à 26 % des ventes. Ces circuits vont malheureusement se développer, car ils sont matures ; les gens s’organisent pour acheter à l’étranger ou sur Internet ».


Source : 20 minutes
voopoo

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