Même sans nicotine, la cigarette électronique serait exposée à des produits toxiques

Les cigarettes électroniques ne sont pas exemptes de produits toxiques, notamment de solvants et de composés organiques volatils (COV), rappelle une nouvelle étude. Un fait inquiétant au vu de l’attrait des adolescents pour ces cigarettes réputées “moins néfastes” pour la santé.

“Fumer tue”. Si ce slogan semble bel et bien avoir été intégré dans la société, et notamment chez les jeunes, pour ce qui est du tabac, la cigarette électronique, de son côté, jouit encore d’une sorte de présomption d’innocence, et est souvent perçue comme une alternative moins nocive.

Pourtant, derrière ses airs de vapeur d’eau, le vapotage n’est pas exempt de produits chimiques. C’est ce que révèle une étude scientifique publiée ce 5 mars dans la revue Pediatrics, menée auprès de 104 adolescents âgés en moyenne de 16,4 ans.

Parmis eux, 67 vapotaient, 17 fumaient à la fois du tabac et des cigarettes électroniques, et 20 étaient non-fumeurs. Grâce à des échantillons d’urine, les niveaux de composés toxiques ont été comparés entre les différents groupes, permettant aux chercheurs de constater que le fait de vapoter exposait bien à des composés toxiques potentiellement cancérigènes, tels que l'acrylonitrile, l'acroléine, l'oxyde de propylène, l'acrylamide et le crotonaldéhyde. En outre, certaines de ces substances chimiques ont été retrouvées dans les urines d’adolescents qui utilisaient pourtant des cigarettes électroniques sans nicotine, mais aromatisées.

Quant au propylène glycol et à la glycérine, utilisés pour maintenir les produits des e-cigarettes sous forme e-liquide, ils sont considérés comme sûrs à température ambiante mais pourraient produire une fois chauffés des composés toxiques potentiellement cancérigènes.

L’e-cigarette, un bon moyen d’arrêter de fumer, rien de plus

“Les adolescents doivent être avertis que la vapeur produite par les cigarettes électroniques n'est pas une vapeur d'eau inoffensive, mais qu’elle contient en fait certains des mêmes produits chimiques toxiques trouvés dans la fumée des cigarettes traditionnelles”, a déclaré l'auteur principal de l’étude, Mark L. Rubinstein, professeur de pédiatrie à l’Université de Californie à San Francisco (États-Unis).

“Les cigarettes électroniques sont commercialisées auprès des adultes qui essaient de réduire ou d'arrêter de fumer, comme une alternative plus sûre aux cigarettes”, a tenu à rappeler Mark Rubinstein. “Bien qu'elles puissent être bénéfiques aux adultes comme une façon de limiter les dégâts, les enfants ne devraient pas les utiliser du tout.”


Source : Santé magazine