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Idée reçue sur le tabac n° 3 : Avec la hausse des prix, seuls les moins riches arrêtent de fumer

Idée reçue sur le tabac n° 3 : Avec la hausse des prix, seuls les moins riches arrêtent de fumer
La hausse des prix du tabac est une réponse à un enjeu de santé public. En étalant les augmentations sur trois ans, la ministre de la santé, Agnès Buzyn, a expliqué, en septembre 2017 sur Europe 1, vouloir « [permettre] aux gens de se préparer, de trouver les moyens d’arrêter de fumer » : « C’est un calendrier qui permet à chacun de se mettre dans la perspective de l’arrêt », a-t-elle précisé.

Pourtant, toutes les catégories de population ne sont pas égales face au tabagisme. On pourrait croire que le fait de frapper les fumeurs au porte-monnaie inciterait davantage les catégories les moins aisées à arrêter de fumer, mais c’est pourtant l’inverse qui s’est produit ces dernières années en France, selon les statistiques de Santé publique France.

Les plus riches sont presque deux fois moins nombreux à fumer

Au début des années 2000, la proportion de fumeurs quotidiens était peu ou prou équivalente dans les différentes catégories de revenus. On fumait à peine plus dans le premier tiers de la population, le moins aisé (31,9 %), que chez les plus riches (28,3 %). En à peine seize ans, un gouffre s’est créé : désormais, les plus riches sont presque deux fois moins nombreux à fumer que les plus pauvres.

De même, le niveau de diplôme est désormais lié à une consommation de tabac plus ou moins forte, ce qui n’était pas le cas en 2000. Plus significatif encore, les chômeurs sont aujourd’hui près d’un sur deux à fumer (49,7 %) contre trois personnes en emploi sur dix (30,6 %), alors que l’écart entre les deux catégories était d’à peine 5,8 points en 2000.

Sans remettre en cause le bien-fondé de la lutte contre le tabagisme, ces observations soulignent que le tabagisme est aussi un marqueur social. « Plusieurs facteurs peuvent expliquer une prévalence du tabagisme plus élevée parmi les populations socialement défavorisées », relevait Santé publique France dans son baromètre santé 2016, citant notamment le stress, la difficulté à se projeter dans l’avenir ou encore le déni du risque.

Et pourtant, « les fumeurs des catégories sociales moins favorisées sont aussi nombreux que les autres à vouloir arrêter de fumer et à tenter de le faire, mais ils y arrivent moins souvent », relevait l’organisme. Preuve que la lutte antitabac n’est pas seulement une question de prix du paquet de cigarettes.


Source : Le monde
voopoo

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