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Les dernières cartouches des majors du tabac

Les dernières cartouches des majors du tabac

Le Monde analyse, sous ce titre, la stratégie des fabricants de tabac sur le marché de la cigarette électronique avant la transposition de l’article 20 de la Directive européenne, prévoyant un renforcement des normes de fabrication et une restriction de la publicité à l’échéance du 20 mai.

Trois grands cigarettiers ont lancé, en 2015, leur modèle en France, utilisant leur circuit de distribution habituel, à savoir les 26 000 buralistes, rappelle Le Monde.

Imperial Tobacco avec la Jai, qu’elle a prévu de remplacer par la marque internationale Blu. JTI avec Logic Pro. BAT avec la Vype. " Le tout a grand renfort de communication : 1 million d’euros a été investi chez BAT pour faire connaître la marque en France sur Internet et par affichage numérique " précise l’article.

" La promesse des fabricants : une cigarette électronique – baptisée cigalike – plus sécurisée car on ne peut pas la remplir, comme pour la plupart des articles existant sur le marché, avec n’importe quel liquide. Les recharges s’utilisent comme les cartouches d’encre des stylos-plumes, avec ou sans nicotine, préremplies, jetables, faciles à installer et plus hygiéniques » poursuit Le Monde qui y voit pour les industriels une opportunité de « compenser la baisse anticipée des ventes de cigarettes avec la mise en place du paquet neutre. "

Mais le marché de la cigarette électronique est aujourd’hui fragmenté et il existe très peu de données sur son importance exacte.

" Il est très difficile d’estimer la taille du marché, car il n’y a pas de panels (de distributeurs) Nielsen, ou IRI, comme cela peut exister dans d’autres secteurs ", explique Stéphane Munnier (à gauche), responsable du projet Vype chez BAT, " et il y a très peu de données chiffrées vu la multiplicité de sources et de circuits de distribution. Donc chacun se fait son estimation, mais aucun acteur n’atteint 10 % du marché "

Estimé, par l’étude Xerfi, à 355 millions d’euros en 2015 (contre 395 en 2014), le marché devrait poursuivre sa progression malgré une baisse du nombre des boutiques spécialisées, privilégiées par les anciens fumeurs, selon la Fédération Interprofessionnelle de la Vape (Fivape) citée par Le Monde.

Cependant, pour l’Aiduce (Association des utilisateurs indépendants de cigarette électronique) : " la loi de santé publique et la directive européenne risquent d’avoir des effets pervers, puisque la seule e-cigarette homologuée risque d’être celle produite par l’industrie du tabac, à terme, alors que les cigarettes électroniques qui répondent le mieux aux attentes des usagers sont d’un tout autre type ".

Difficile d’évaluer l’accueil de nouveaux entrants auprès des consommateurs, reprend Le Monde. " Au bout d’un mois et demi, plus de 1 000 buralistes détiennent nos produits, et nous voulons rapidement monter jusqu’à 3 000, essentiellement des points de vente urbains qui sont déjà revendeurs de la catégorie cigarette électronique (...) Aujourd’hui, c’est un produit grand public que les buralistes peuvent travailler comme de la confiserie ou les boissons " précise Stéphane Munnier.

BAT ne compte pas s’en arrêter là (avec un département travaillant sur les produits de nouvelle génération créé il y a trois ans, des lancements dans plusieurs pays ces dernières semaines et l’agrément, pour sa prise en charge de l’inhalateur de nicotine Voke au Royaume-Uni / voir Lmdt du 6 janvier 2016) : " Il y a une dynamique dans tous les pays mais elle est variable. Nous avons choisi cinq pays européens pour nous développer dans un premier temps, car nous avons la visibilité sur le marché du tabac et nous avons regardé la maturité du marché de la cigarette électronique ", explique Stéphane Munnier, " nous nous lancerons là où il y a un mouvement des consommateurs vers la cigarette électronique. En Belgique ou en Suisse, ils n’autorisent pas les e-liquides avec nicotine, donc cela réduit l’importance de ce marché ".

Dans un encadré, Le Monde résume le débat sur l’encadrement de la cigarette électronique, adopté par la Directive européenne avec sa transposition française, alors qu’est attendu le rapport du Haut Conseil de la santé publique (HCSP) sur ses bénéfices.

" La rédaction de la directive a été très largement influencée par l’industrie du tabac ", constate le docteur Philippe Presles, membre de l’Aiduce qui a dénoncé l’opacité des lobbies.

" Si cette directive tend vers plus de transparence et de sécurité ", selon Clémentine Lequillerier (maître de conférence à la faculté de droit Paris-Descartes), " le fait d’avoir introduit la cigarette électronique dans la directive sur les produits du tabac entretient la confusion dans l’esprit du consommateur "

Les vapoteurs, par la voix de l’Aiduce, envisagent d’ores et déjà de contester juridiquement la transposition, dans la loi Santé, de l’article 20 de la Directive qui concerne directement la cigarette électronique.


Source : Le monde du tabac

voopoo

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