Quel sera l'avenir de la cigarette ?

Alors que le nombre de fumeurs diminue d'année en année et que les ventes de cigarettes baissent au niveau mondial, les multinationales du tabac chutent en bourse. De quoi prédire le début d'un monde sans cigarette. Pour rebondir, les géants du tabac misent alors sur la cigarette électronique.



Un monde sans cigarette se profile-t-il ? Ceci n'est pas le rêve d’un ponte de la lutte contre le cancer mais le pronostic du big boss en personne : Philip Morris. Selon lui, cela pourrait arriver d'ici dix à quinze ans dans certains pays comme l’Equateur, le Canada ou le Royaume-Uni, où les marchés se tarissent. Une baisse des ventes qui fait chuter les multinationales à la bourse. En moins de trois ans, les cours ont perdu entre 30 et 40 %. Une baisse significative pour des actionnaires habitués depuis des décennies à de confortables dividendes.

Deux millions de fumeurs en moins en France entre 2017 et 2018

Chaque année, les ventes dégringolent, avec moins 2,5% en 2019 au niveau mondial. Entre 2017 et 2018, la France a perdu près de deux millions de fumeurs. Pour la première fois, l’OMS (Organisation mondiale de la santé) anticipe un recul dans le monde du nombre des fumeurs hommes en 2020. Deux millions en moins, c'est historique. Et cette tendance pourrait s'accélérer avec quatre millions de fumeurs en moins d'ici à 2025.

La chute des ventes de cigarettes est la conséquence des mesures anti-tabac drastiques, même dans les pays émergents avec la hausse des prix, l'arrivée du paquet neutre en France, mais aussi en Arabie saoudite, en Australie, en Norvège, au Royaume-Uni, en Thaïlande... Aux Etats unis, il est question de réduire le taux de nicotine pour rendre les cigarettes moins addictives. L’Allemagne, quant à elle, décide d’interdire à son tour la pub pour le tabac.

La cigarette électronique, nouveau dada des géants du tabac

Pour rebondir, les géants du tabac ont décidé d'oublier le mono-produit et de se diversifier avec l'e-cigarette, en rachetant notamment des acteurs du secteur. Selon les études scientifiques, la cigarette électronique serait l'alternative la moins nocive au tabac.

Pour se redresser, les industriels misent donc sur elle. Et ils aimeraient même que les États s’engagent pour promouvoir le "vapotage" et les autorisent à en faire la pub histoire afin d'inciter de plus en plus de fumeurs à changer leurs habitudes. Maintenant que leurs profits se consument, les marchands de tabac, qui ont usé le filon de ce business de la mort jusqu'au bout (huit millions de décès par an), nous expliquent que la cigarette est mauvaise pour la santé… Gonflés !


Source : Europe 1